Publié le 11/02/2024

Fin janvier, le Racing Club de Bordeaux a dévoilé au grand public le lancement d’une nouvelle opération concernant la menstruation dans la pratique du football. Fier de cette superbe initiative, Frédéric Chadozeau, bénévole au sein de la communication du club, a répondu à nos différentes questions sur le sujet.

• Pouvez-vous nous parler de l’opération qui est organisée au sein de votre club concernant la menstruation dans le pratique du sport ?

« Nous nous sommes associés avec des associations spécialisées dans le domaine de la menstruation. Avec l’aide d’associations locales compétentes sur ce sujet, nous avons mis en place cette opération au sein du club. Nous avons donc décidé de collaborer avec l’association « Nouveaux Cycles », qui est habitué à intervenir sur ces problématiques de santé menstruelle. Grâce à la qualité des intervenantes, nous avons pu évoquer ces sujets « tabous » au sein du sport, le tout en délicatesse et de manière très libre. »

• Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous a motivé à lancer ces ateliers sur la santé menstruelle au sein du Racing Club de Bordeaux ?

« Tout est parti d’un petit incident lors d’un match de notre équipe féminine. Une joueuse de l’équipe adverse avait ses règles qui débutaient et ne possédait malheureusement pas de protection à ce moment-là. Cela nous a fait prendre conscience qu’il fallait avoir des protections périodiques de secours à disposition au club. Nous avons réfléchi sur le sujet et nous avons poussé la réflexion pour lancer ces ateliers au sein du Racing Club de Bordeaux. »

• Pourquoi est-il important pour vous d’aborder cette thématique spécifique avec les jeunes joueuses du club ?

« Cette thématique n’est pas forcément importante que pour les joueuses du club. Il y avait cet aspect de précarité menstruelle qu’il peut y avoir au sein de notre entourage proche. De jeunes femmes rencontrent parfois quelques difficultés à financer leurs protections périodiques. Nous savions que c’était peut-être le cas de certaines personnes proche du club, pas nécessairement nos joueuses, mais plus du côté de leur entourage. Nous avons donc décidé de commencer à discuter de ce sujet un peu tabou et pas souvent évoqué avec nos joueuses. »

• Quel a été le rôle du Département de la Gironde dans la concrétisation de ce projet et en quoi son soutien a-t-il été essentiel ?

« Le département de la Gironde nous a permis de financer ce projet. Grâce à ce financement, nous avons pu faire intervenir des associations spécialisées dans le milieu, permettant une meilleure qualité d’intervention durant ces ateliers. Le soutien du département de la Gironde a sans aucun doute été plus qu’essentiel dans la concrétisation de ce projet. »

• Quelle a été la réaction générale des joueuses face à cette initiative et quelles ont été leurs principales interrogations ou préoccupations ?

« La réaction générale des joueuses a été décomposée en plusieurs temps. Au début, il y avait une certaine appréhension d’aborder ce sujet un peu sensible. Les joueuses étaient un peu réticentes concernant ces ateliers. Puis, en y allant tout en douceur et en proposant aux joueuses de venir si elles le souhaitaient, sans les obliger à y assister, elles étaient environ 80 % présentent pour le premier atelier organisé en janvier. Grâce à la qualité des intervenantes, les filles ont pu se libérer et aborder le sujet sans aucune gêne, ce qui ne peut que nous ravir ! »

• Envisagez vous de poursuivre ce type d’initiative dans le futur et si oui, quelles pourraient être les prochaines étapes de développement de ce programme ?

« Oui, nous allons poursuivre ce programme et nous allons essayer de l’ouvrir en dehors du simple périmètre des joueuses. Comme nous l’avons évoqué précédemment, nous prenons à cœur cette précarité menstruelle, qui ne concerne pas forcément nos joueuses, mais par exemple leur entourage ou des personnes proches du club. L’objectif futur serait d’organiser une sorte de collecte de protections périodiques. J’aimerais aussi encourager les autres clubs à réaliser ce genre d’atelier, que ça soit avec les associations avec lesquelles nous collaborons ou d’autres, nous serions heureux que ce projet soit partagé dans les autres clubs girondins. »

Ecrit par Enzo Bacoul