Jamais deux sans trois, la troisième aura été la bonne. Pour la première fois de son histoire, le SAG Cestas, club de Régionale 1, s’est qualifié pour le 7ème tour de la Coupe de France en s’imposant au stade du Bouzet sur le score de 2-1 face au FC Bressuire (N3).
Ce fameux 7ème tour, là où les clubs de Ligue 2 rejoignent la compétition, et les clubs amateurs peuvent se permettre de rêver de les affronter.
Mais pour l’atteindre il aura fallu passer avant cela cinq autres tours, face à des équipes tout autant excitées à l’idée de franchir l’étape suivante.
En ce début de saison, Cestas a réussi à battre sans jamais broncher (ou presque) Cadaujac (R3) au second tour 0-2, puis au troisième tour Ygos (R2), un match bien plus compliqué au vue du début de la première période en « encaissant 2 buts en l’espace de 10 minutes » comme l’a pu témoigner Manu Couriat, joueur de Cestas, après la rencontre. Incontestablement l’homme de ce match et auteur d’un quadruplé, il a été l’un des acteurs majeurs de son équipe pour lui permettre de renverser la situation et de l’emporter 6-3.
Les cestadais ont ensuite accueillis pour le quatrième tour Arin Luzien (R1), le club de foot de Saint-Jean-de-Luz qui fait également partie de leur poule en championnat, et ont gagné sur le score de 3-0.

Pour le cinquième tour, les verts et jaunes se sont déplacés à Labenne (R3). En saisissant les bonnes opportunités et en marquant deux buts en première période, le SAGC avait assuré le plus dur malgré la réduction au score du club à domicile en seconde période dans une ambiance digne des plus grands matchs et un « accueil très chaleureux », soulignera Brice Maso, joueur de Cestas après le match.
Quant au sixième tour, le club de Cestas n’est jamais allé plus loin dans son histoire. En rajoutant à cela le fait de rencontrer une équipe d’une division supérieure, la tension était à son comble.
D’autant plus pour le coach Sylvain Acheriteguy, qui a connu auparavant par 2 fois un sixième tour de coupe de France avec Cestas, à chaque fois dans un rôle différent :
Mon premier 6ème tour de coupe de France avec Cestas remonte à 2013 en tant que joueur, et coaché par Franck Villalba. C’était une grosse fête à l’époque, et surtout la première fois que le club atteignait ce stade en coupe de France. On a joué contre ce qui est devenu notre bête noire, le Stade Montois. On avait perdu aux tirs aux buts après un match serré.
Quand en 2016 vous rejouez contre cette même équipe au même tour de coupe de France mais cette fois en tant que supporter, voyez-vous ce match d’un autre angle, ou au contraire vous revenez avec encore plus de hargne ?
Non pas vraiment, en tant que supporter du kop j’étais beaucoup plus détendu. Même en tant que joueur, ce stress était mis de côté et laissait place à l’envie de jouer, et de faire un bon match. C’est quand je suis sur le banc que le stress monte vraiment.
Dimanche dernier quand vous menez 2-0 à la mi-temps, à quelques détails près vous vous retrouvez dans la même situation que cinq ans auparavant, lorsque vous aviez deux buts d’avance mais pour ensuite en seconde mi-temps encaisser quatre buts par le Stade Montois. Dans les vestiaires à la pause, pensiez-vous à ce match ? Quel discours avez-vous tenu aux joueurs ?
Honnêtement je n’ai pas du tout pensé à ce match, il était hors de mes esprits. On mène 2-0, on a réussi à dominer dans tous les secteurs. Je leur ai dit de continuer à bien défendre, éviter à tout prix de prendre de but, ne pas prendre de risques, ne pas relâcher les effort défensifs, et tenter par moments de se procurer des occasions. Mais surtout garder la tête froide.
À vrai dire, à la mi-temps on était tous confiants, sereins. J’avais analysé Bressuire, notamment lors du match qui les opposait à la réserve de Niort. Le niveau était bien plus physique, et lors de la 1ère mi-temps je ne les ai pas reconnu dans leur jeu. Je n’ai pas vraiment compris certains changements de l’équipe adverse, des joueurs que j’avais remarqué qui auraient pu nous poser des soucis sont sortis assez rapidement. J’avais également remarqué que le gardien avait quelques lacunes sur ses sorties et on a su en profiter en mettant un but de cette manière en première mi-temps.
En seconde mi-temps ils ont été bien plus agressifs, ils ont fait un poteau, une barre transversale, et notre gardien nous sauve avec une magnifique parade. Après la réduction au score , la fin du match était un petit peu tendue à vrai dire, mais on a tenu le coup pour s’imposer.

Vivre trois 6ème tours différents : échouer une fois en tant que joueur, une fois en tant que supporter, pour réussir l’exploit de tout un club en tant qu’entraîneur. Lorsque vous êtes arrivé à ce poste, mais surtout en ce début de saison avec l’année précédente assez spéciale à cause de la Covid-19 pour le monde du sport, vous attendiez-vous arriver à ce stade de la compétition ?
Pas du tout. Avec la crise sanitaire on a eu une saison un peu saccadée. On a tout de même réussi à garder cette invincibilité depuis 2019, même si on reste un peu déçus de certains matchs nuls qui auraient largement pu être des victoires, et qui nous auraient permis la montée en N3.Il y a 3 ans lorsque je suis arrivé à mon poste, je ne m’attendais pas à ça. Après l’annonce du départ de Laurent Abribat (ancien coach de Cestas), j’étais censé lui succéder après avoir entraîné les équipes plus jeunes du club. Mais j’ai été un peu bloqué du fait que j’étais ami avec beaucoup de joueurs de l’effectif.Le président a finalement accepté de me laisser prendre les rênes de l’équipe et de me faire confiance, mais j’étais par conséquent observé, j’ai connu des débuts sous pression. Mon seul objectif était de gagner vite avec mon équipe, montrer que je mérite ma place, mais jamais je n’aurais pensé être où l’on en est aujourd’hui et avoir une série d’invincibilité aussi importante.
S’il fallait choisir un club de Ligue 2 à affronter pour le tour suivant, lequel choisiriez-vous ?
Toulouse. C’est possible qu’on prenne un gros score face à eux, mais ce serait l’occasion pour eux de faire tourner l’équipe pour laisser place aux jeunes, et notre équipe est capable de tout.
Depuis l’entretien, le tirage au sort a eu lieu et le SAGC accueillera le SO Cholet, club de National, classé 10ème en championnat.
Un grand merci à Sylvain pour son temps, tout le District de la Gironde de Football leur souhaite d’aller le plus loin possible dans cette coupe de France.
Crédits photos : José Cervera.